De la paroisse à la Commune
Ponts, commune du Canton d’Avranches, est séparée d’Avranches par une partie de la Sée au sud -est et de limites parcellaires brisées à proximité de la mairie. Elle est limitrophe de St Jean de la Haise à l’ouest, de Chavoy au Nord, de Plomb au Nord-est et de Tirepied à l’Est, sans oublier St Senier au sud. La superficie actuelle du territoire est de 670 hectares.
Sous l’ancien régime, la paroisse de Ponts faisait partie d’Avranches. En 1791, lors de la formation des communes, elle fut divisée en deux parties : Avranches conservera l’agglomération, l’église St Etienne, située au Nord de la Sée et le Cimétière, tandis que la partie rurale correspond à lactuel territoire de Ponts.
Les géomètres qui tracèrent les limites de notre collectivité semblent n’avoir possédé que des notions sommaires de leur art. D’ailleurs un chroniquer de l’époque s’est demandé, “si les hommes charges d’en découper le plan n’étaient pas en état d’ivresse, tellement les lois de la géométrie et de la topographie ont été négligées.
Dans la revue de l’Avranchin parue en mars 2005, Monsieur Pierre Lemain rappelle que la partie rurale privée de commerces, de l’artisanat et de son église devenait un corps sans tête.
En effet, la partie incorporée à la ville a maintenu l’état civil à Avranches, la pratique religieuse, les baptêmes, les communions et les inhumations à l’église St Etienne, tandis que les garçons fréquentaient l’école communale ouverte à Ponts en 1852. Depuis la fermeture de l’école en 1969, les garçons de Ponts sont scolarisés principalement au groupe scolaire André Parisy, situé rue de la Liberté à proximité du fleuve côtier “la Sée”.
De l’an XII (1803 à 1838) : les permiers documents des archives communales.
Le conseil municipal dans sa séance du 13 germinal an XII (28 novembre 1804) vota 30 f pour le logement du maître d’école, somme portée à 35 f le 26 pluviose suivant. Ainsi le 16 juin 1808, le sieur Jean Bouffaré, âgé de trente cinq ans, natif de Ponts, instituteur à Oonts, résidant en ville d’Avranches, au faubourg de Ponts, se marie à la Mairie de PONTS : on ne sait quels étaient la situation et l’enseignement de cet instituteur.
La délibération du conseil municipal du 21 novembre 1830 “indique que s’est présenté le sieur François Philippe, natif du Mesnil Garnier, lequel nous a déclaré avoir subi les examens voulu par la loi, en nous présentant les titres qui le constatent. Il a été reçu pour être instituteur pruimaire ; étant appelé à remplir ses fonctions à Ponts, je lui a déclaré, devant nous maire de la commune de Ponts que, d’après la circulaire de Monsieur le Préfet du Département de la Manche en date du 4 octobre 1830, n° 147, et, conformément à la loi du 31 Août 1830, il devait prêter le serment ainsi conçu : je jure fidélité au roi des Français, à la Chartre constitutionnelle et aux lois du royaume”.
C’est le 8 janvier 1836 que fut remplacé F. Philippe, par louis Hyacinthe Anger. Celui-ci fût nommé par arrêté d’institution en date du 29 février 1836 et enregistré au comité de l’arrondissement d’Avranches le 22 avril 1836.
Il faut installé le 18 lai 1836 par Jean Antoine Tilmothée Boysson
Documentation
- Bibliothèque intercommunale du Canton d’Avranches
- Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville (Pierre Lemain)
- Archives communales et délibérations (J.C. ARONDEL)
De 1833 à 1843
La loi Guizot du 28 juin 1833 impose aux communes des dépenses pour l’instruction primaire. Au cours de sa séance du 7 septembre 1835, le Conseil Municipal fixa la rétribution mensuelle versée à l’instituteur par les parents de chaque élève à 0.60 F, les frais de location de l’école à 50 F. le traitement annuel fixe de l’instituteur à 200 F. Sur ces 250 F. la commune prit en charge 132 F, le département et l’état 118 F.
L’école louée 50 f. était une maison située à Avranches, rue de Ponts. Cette maison devant disparaître dans le plan d’alignement de la Route Nationale n° 175, actuelle rue de la Liberté, Avranches – Villedieu les Poëles, il fallu songer à en construire une autre. Le Conseil Municipal en sa séance du 12 février 1838 décida d’en bâtir une sur un terrain de 1000 m2 cédé par Monsieur de Petit Ville en échange d’un ancien chemin, tracé de l’ancienne voie romaine d’Avranches à Coutances (RD7). Cet emplacement, situé sur la route de la Haye Pesnel, à la limite sud de la commune, est l’emplacement actuel de la mairie. Celui-ci était bien choisi parce qu’il était sur le territoire communal et assez élevé pour ne pas être inondé par les débordements de la Sée et de la Guérinette. Aux alentours de 1840, l’aménagement de la route nouvelle Avranches – La Haye Pesnel, actuelle route départementale n°7, lui fit perdre quelques centiares.
En attendant la réalisation de cette construction, il fallait loger la classe ; elle le fut à titre précaire et elle changea plusieurs fois de lieu, car il fallut dix sept ans pour que l’école neuve fût terminée.
En 1841, le taux de rétribution scolaire était toujours de 0.60 F. la location de l’école de 150 F. et le traitement fixe de l’instituteur de 200 F. En 1842, la rétribution scolaire passa à 0.75 F, et, en 1845 au mois de Juin à 1 F.
Le plan de la maison d’école actuelle (Mairie) fût dressé le 27 juin 1840 par Monsieur Beldouin, ex agent voyer, architecte à Avranches, et approuvé par le préfet le 2 juillet 1842. L’estimation des travaux, le détail estimatif et le cahier des charges établis à la même date par cet architecte furent également approuvés par le préfet le 2 juillet 1842.
Le plan de cette école prévoyait les dimensions suivantes :
au rez de chaussée :
- salle de classe 7,60 x 7,40 x 2,80 m, sol en argile
- grande salle 3,75 x 7,40 x 2,80 m, sol en argile
1er étage :
- grande chambre 3,75 x 7,40 x 2,80 m , à feu ;
- Chambre dite « dortoir » de 6,40 x 3, m, sans feu ;
- Mairie 5 x 4,50 m
- cabinet de 2 m x 3
Au-dessus, un grenier avec une aire d’argile, le tout couvert en glui.
Le devis prévoyait : murs épais de 0,82 m sur les faces et 0,98 m sur les pignons, en moellons posés à bain de mortier d’argile.
Pour le mobilier, il était prévu : cinq tables de 5,50m de longueur, 4 cm d’épaisseur, 35 cm de largeur, en sapin rouge (le dessus de chaque table devait être incliné et « élégé » à 4 mm de profondeur pour empêcher les papiers de glisser ; bancs de 51 mm d’épaisseur ; estrade de 50 cm de hauteur, adossé contre la cloison.
Le devis total s’élevant à 6 518,13 fr. il convenait de le financer. Le 4 février 1842, le conseil municipal, constatant que seule était disponible une somme de 3 366 fr. et qu’il manquait 3 152 fr., vota une somme de 1 500 fr. à répartir pendant 2 années sur les quatre contributions, « mais pour combler le déficit signalé plus haut pour l’exécution de l’œuvre utile que la commune se propose, il devient nécessaire que le département et Etat viennent à son secours, tous ses moyens étant épuisés par d’autres charges ».
Le 14 février 1842, le conseil municipal approuva les plans, devis et cahier des charges de ladite construction. Le 12 novembre 1843, le conseil municipal vota l’aliénation de parcelles de terrain de l’ancienne route d’Avranches à la Haye Pesnel, le produit de ces ventes étant destiné à la construction de l’école – Mairie.
Documentation :
- Bibliothèque intercommunale du Canton d’Avranches
- Archives communales (J.C..Arondel)
- Revue de l’Avranchin (Pierre Lemain)
CONSTRUCTION DE L’ECOLE
A cette date du 1er juin 1845, le sieur Richard avait exécuté pour 6 956,73 frs de travaux. On paya en plus 98,54 à Dalechamp, 388 frs à Cécile, etc… L’architecte réglé, la dépense totale s’éleva à la somme globale de 8 344,33 frs, c’est-à-dire 1 826,20 frs de plus que le devis primitif, mais, par suite de la longueur des formalités de liquidation de la faillite Gérard, l’école ne peut être occupée qu’à la rentrée de 1852.