ALBUM
Le Moulin de Cavigny.
Les premiers textes connus qui font référence au Moulin de Cavigny datent du Moyen-Age.
Ainsi, en 1129, le Seigneur Robert d’Avranches a fait don du Moulin de Cavigny au Mont Saint-Michel. L’évêque d’Avranches perçoit à cette époque la dîme sur plusieurs Moulins au pied d’Avranches et sur les saumons qui y étaient pêchés.
En 1158, le Moulin de Cavigny dépend du Domaine du Seigneur Foulques Paynel, dit Foulques I, époux de Lesceline de Subligny et héritière en partie des Seigneurs d’Avranches. Il concéda au Monastère du Mont Saint-Michel au chapitre de la Cathédrale la dîme du Moulin.
En 1322, le Moulin de Cavigny est propriété de Guillaume de Touchet comme fieffataire. Ce dernier était écuyer du souverain Seigneur de Cavigny, lui-même Seigneur de la Haye-Pesnel, le Chevalier Ollivier Paynel. Ce dernier fut condamné l’année suivante à payer les arrérages échus pour avoir contesté au chapitre, à percevoir la rente en froment du Moulin de Cavigny.
En 1397, le Moulin de Cavigny était en ruine et ne rapportait plus que très peu aux doyen et chanoines du chapitre. Le Moulin de Cavigny leurs avait été donné par l’Evêque quelques années auparavant. Guillaume Paynel, Chevalier et Seigneur de Hambie, Baron de Bricquebec et de Moyon, et Jeanne Paynel son épouse et cousine, Dame de Moyon, délaissèrent le Moulin de Cavigny au chapitre, le déchargeant ainsi de la rente accumulée liée à son piètre état, contre une messe solennelle du Saint Esprit pendant leur vie et de Requiem après leurs décès au grand autel de la Cathédrale.
Le chapitre fieffa le Moulin de Cavigny aux De La Pigannière durant les XVII° et XVIII° siècles.
La famille Leroy exploita à leur service le Moulin de Cavigny dès le XVII° siècle, puis en devint certainement propriétaire durant la trouble période révolutionnaire, perpétuant ainsi une dynastie de meuniers de père en fils durant près de 3 siècles.
En 1833, Jean-Baptiste Leroy, propriétaire du Moulin de Cavigny, meunier et cultivateur agricole, modifia et modernisa profondément les installations et l’habitation afin de s’adapter aux technologies industrielles naissantes à cette époque. Il donna au Moulin une architecture de type longère et réhaussa la structure de la construction de façon à utiliser les différents niveaux. La farine pouvait ainsi commencer à être tamisée et sélectée par gravité et répondre aux nouvelles demandes de qualité du marché. Le moulin possédait alors 4 paires de meules et 4 roues.
En 1899, Marie Leroy, épouse et veuve Salliot, propriétaire du Moulin de Cavigny depuis 1863 par héritage, fut contrainte à vendre, à son grand regret, ce bien familial afin de rembourser une partie des dettes de son fils, Pierre Alphonse Salliot, mort à l’âge de 34 ans de maladie, en 1893 à Madagascar, où il voulait développer de nouvelles activités industrielles.
Le Moulin de Cavigny eu plusieurs propriétaires les 10 années qui suivirent et son état se dégrada fortement. L’évolution fulgurante des techniques de meunerie de l’époque le rendait de moins en moins attractif et compétitif face aux nouvelles énergies.
En 1911, Il est acquis par la famille Denis, puis par succession, devient propriété de la famille Gilbert.
Une bombe tombée à proximité en 1944 fragilisa le Moulin. Il sera en parti reconstruit après la guerre, remanié et modernisé avec des outils de meunerie de conception et technologie récentes pour lui donner son aspect actuel avec ses 2 roues à augets. Il conservera son activité de Moulin jusqu’en 1985, liée à la disparition de son dernier meunier en titre, Auguste Gilbert.
Le Moulin de Cavigny possède aujourd’hui un gîte, et ses propriétaires, Arnaud & Sylvie Guiton, sont très fiers de pouvoir y accueillir et y faire découvrir chaque année aux vacanciers ce lieu si riche en histoire, qui est à lui seul, un précieux témoignage de notre belle région avranchinaise.